Le prix du silence

Vingt-huit euros le litre d’eau chaude… Ce n’est vraiment pas pour le prix de la tasse de thé que je suis venue m’asseoir dans cette brasserie de la gare Saint-Lazare. J’ai juste acheté vingt-cinq centilitres de tranquillité. Le droit de refermer la porte vitrée derrière la folie d’un vendredi soir de départ en vacances.

Sur la passerelle art déco, on entre brutalement dans un univers de calme et volupté. Un coût exorbitant pour s’extraire de la foule qui se bouscule dans le hall des départs. Le luxe de pouvoir échanger deux mots avec son voisin de table venu se poser pour la même raison, en attendant son train. Brûlant, comme moi, de retrouver la Normandie.

Un pays, son pays, même d’adoption. Celui où l’on ne marche pas comme un robot dans les couloirs du métro. Où l’on est heureux de regarder la mer, les oiseaux et les arbres, gratuitement. Où l’on ne doit pas payer pour parler en confiance avec un autre être humain.

 

Paris, février 2024.

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