Étape 27: de Larmor-Baden au Bono

« Ce que nous ignorons n’est pas. »

Anatole France

 

Il y avait ce bar à huîtres en bord de mer orné d’une improbable figurine géante de playmobile. Les premiers baigneurs qui trempaient un pied dans une eau glacée. Et puis l’embouchure de la rivière d’Auray, une transition magique entre terre, rivière et mer, où les univers s’épousent avec toute la douceur du monde réunie.

Et puis la lumière rasante du soir sur le tumulus du Rocher dans lequel j’ai pénétré seule en fin de journée, aux abords du Bono. Une architecture funéraire composée d’une longue chambre coudée développée sur plus de 18 mètres. On y inhumait les défunts, il y a plus de 5000 ans. Je fus happée par le dolmen à l’entrée, qui ouvrait sur un corridor interminable. Pourtant effrayée, j’ai eu le courage ou la folie peut-être de progresser à quatre pattes dans le noir. Dernière surprise, la partie coudée à angle droit menait au bout de cette tombe millénaire. Je n’en n’ai pas mené large et regagnais l’air libre du crépuscule, aspirant une grande bouffée d’oxygène frais, encore tremblante. Finalement pas trop sûre que c’ait été une bonne idée.

 

Le Bono, le 15/04/2022. Distance de l’étape: 18,0 km.

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