L’amour de son bateau
On y dort, on y mange, on y vit. Théâtre de mille joies, petits bonheurs ou grosses galères, un bateau à soi, c’est un univers poétique, une prouesse technique et un concentré d’humanité dans quelques mètres cubes.
Une grosse boule d’amour surtout, quand on le regarde, si beau parmi les autres, juste parce que c’est le sien. Quand on fait le tour du pont pour voir si tout va bien, que le soleil levant illumine sa peau blanche, qu’il roule sagement d’un bord à l’autre, tout doucement, pour dire qu’il est bien vivant.
Le lien qui unit un bateau et son marin relève plus du langage amoureux que celui de la propriété. Par quelque matin calme et lumineux, il s’apparente même à cette sensation de plénitude qui vous traverse quand on se niche au creux de l’être aimé après une nuit d’amour, dans un pur état d’abandon. Des secondes de bonheur qui entrent par toutes les pores de nos sens éveillés, pour aller s’enfouir dans notre mémoire à bons souvenirs.
Port de Camaret-sur-Mer, mars 2024.